ouvre la boite à petits mensonges pour accompagner notre hiver.
Elle accueille avec douceur et gentillesse
dans son univers
les légèretés que les uns et les autres nous avons cachées chez elle.
"Still loving you" est sorti de la boite aujourd'hui...
Des histoires de rien du tout écrites sur des ailes de papillons, sur du vent à l'encre d'eau, sur le sable que les vagues emportent...
ouvre la boite à petits mensonges pour accompagner notre hiver.
dans son univers
les légèretés que les uns et les autres nous avons cachées chez elle.
Je vous fais le coup de la panne...je "panne" de désirs
Je trouve un moyen de me réparer ...
Pose toi sur ma feuille
Chevauche une lettre
Suis le sillon d'encre
La nerveuse courbe
En remontant la plume
Escalade ma main gauche
Puis droit devant
Tu trouveras alors
L'organe
Où naissent mes mots
En quelques battements
Tu sauras
A quel point l’équilibre
De l'ensemble est fragile
Me trouver derrière un mot
C'est déjà m'avoir
Tout pris
Mes mots
C'est vraiment un drôle de voisinage pour une vielle dame née en Allemagne dans un petit village de Rhénanie, à Idar-Oberstein non loin de la belle ville de Trier, et enrôlée de force dans les jeunesses Hitlériennes, comme tous les Bons Aryens de sa génération.
Ça doit vraiment pas plaire à Malraux cette histoire...
Je me fais bien plus de soucis pour le voisin de gauche de Mamie. Le premier contact me sembla plus simple. Ils avaient déjà un bon capital commun afin de se lier plus aisément. Ils partageaient la Rhénanie, le plattdeutsch et Mamie ne devait pas manquer d'intérêt aux yeux de Karl en tant qu'ancienne ouvrière au bas salaire dans une usine de tabac. Il avait dû néanmoins s'arracher quelques poils à la barbe, mon Karl, en écoutant Mamie parler de sa sainte famille ou en découvrant la misère de sa philosophie. J'attends d'ailleurs, sous peu une révolution à cet endroit de la bibliothèque. Le chevalier de la noble conscience devenu velu frustré, obligé d'éviter toutes discussions en économie et philosophie. Je ne sais combien de temps il tiendra encore.
Car ce que je ne vous dis pas,
c'est qu'à côté de lui, le seul bel ami
que la pléiade lui a fourni,
est à particule un bourgeois
de Maupassant, Pour Karl c'est pas la joie !
dans le noir
noix de galle
pour vous écrire ce matin
de légères pensées
des mots aériens
mais mon encre
autrement
en avait décidé
sous mes yeux écarquillés
je l'ai vu
de mes lignes
s'arracher
de ma feuille
se libérer
par un pied de bureau
s'évader
et à la terre
retourner.
Ma plume frissonnait
de cette belle liberté
pas plus
il n'en fallut
pour qu'à l'oiseau
elle fut rendue.
Impuissante
là
à admirer
s'éloigner
en vol ramé
toutes mes pensées...
Il se leva comme chaque matin.
Enfin presque...
Il se fit beau.
Cira ses chaussures, enfila son costume des grandes occasions.
La veille il avait mis de l'ordre dans ses papiers, rangé ses affaires...
Il prit le chemin qui descendait vers la pharmacie d'une amie.
S'arrêta un moment pour lui laisser les clés de la maison.
Il a souri tendrement,
Il n'était pas très expressif, il n'a rien expliqué.
Il ne parlait jamais de lui...
Il monta dans sa voiture.
Conduisit un peu.
Il se gara près du pont.
Descendit et marcha avec certainement mille choses à l'esprit.
Des choses chargées de flous, d'ombres et de vide...
Se posta sur la voie et attendit ce train qui l'emporta au loin.
J'aurais pu commencer cette histoire par quelques images choisies, des métaphores usées de trop avoir servies, mais ce style serait aujourd'hui bien inapproprié.
Magnifique saison de la renaissance : le printemps ! Chaque année à la même époque renait en moi cette envie de la métamorphose. Faire changer son corps, résolutions purificatrices, désintoxiquantes, rajeunissantes, raffermissantes...
Pour déjouer Chronos ou s'en donner l'illusion je décide de me remettre au sport, avec des amies choisies.
Je sélectionne soigneusement une activité à ma portée, sans trop présumer de moi, si possible, et j'opte pour le cyclisme de plaisance sur Hollandais chic.
Puis je recrute des Amies :
L'équipe est formée il ne reste plus qu'à pédaler...
Une matinée ensoleillée d'avril forêt du Retz:
Tu me bâtissais des rêves en cathédrales.
Je m'y enfonçais jusqu'au chœur...
Je buvais en fidèle ton calice de mots.
Je t’encensais avec l'aveuglement d'une bigote .
Par mes oniriques gargouilles j'évacuais ce qu'il me restait de raison.
Je te suivis jusqu'à la porte des enfers,
là où les vitraux sont brisés.
La réalité n'y brillait plus comme au travers d'une rosace multicolore.
Suis restée longtemps dans le noir,
Des chimères aux yeux...Avant de comprendre que tu n'étais pas mon Dieu.
Et j'ai pris ce chemin sinueux
Qui m'éloignait de la terre
Et j'ai cru un instant
Trouver un nouveau ciel
La sérénité de mes pairs
La gloire et en être fière
Dans la difficile montée
Petit à petit je me délestais
Abandonnant mes souvenirs
Laissant mon âme s'assombrir
En atteignant le sommet
Le brouillard m'entourait
Sous mes pieds des roches acérées
Plus de délices à partager
Froides nuitées et cœur esseulé
J'avais juste grimpé
Et de moi rien emporté
Sans avenir alors
Il a fallu chemin rebrousser
Le bon trajet pour s'élever
fait voyager l'être en entier
avec pour bagages présent et passé...
J'en repère un, et m'affaire jusqu'à le posséder. Puis je l'emmène partout et me sens femme avec lui à mes côtés...
En passionnée, j'ai vite tendance à lui donner tout ce que j'ai. L'élu se voit confier ma correspondance, mes carnets de mots griffonnés, mes cartes de crédit. Je lui abandonne mes lunettes, le laisse me cacher mes briquets, supporte sans sourciller qu'il corne mes livres. Et lui donne même, dès le premier jour, la clé de mon appartement...!
En dominatrice, je le laisse à mes pieds, ou m'attendre des heures sur un bout de chaise...
Nous marchons, lui, appuyé sur mon épaule ou collé dans le creux de ma main, ainsi uni nous faisons notre bout de chemin...
Je l'aime, oui, je l'aime toujours au moins quelques temps...
Mais je finis immanquablement par le trouver, lourd, pas assez grand, triste, trop guindé ou plus assez séduisant...
Plus ou moins rapidement, je me surprends à en regarder d'autres. A convoiter celui aux bras d'une plus jeune, d'une plus élégante...
En impudique je les dévore des yeux avec envie.
Inéluctablement, je cède à mes désirs et me conduis en impulsive infidèle.
Je le quitte et l'oublie...
Je l'abandonne parfois à une amie, qui, heureuse, le videra de ses dernières forces.
Je le remplace par de plus jeunes, plus vigoureux, plus beaux. ..
Je rentre, ma nouvelle conquête au bras, et le mets à nu devant mes sœurs de la futilité.
J'étale et expose la douceur et la couleur de leurs peaux, aux mains et aux yeux envieux d'autres frivoles...
Je l'aimerai et en prendrai soin quelques temps. Je le nourrirai de toutes ses choses qui font ma vie jusqu'à ce qu'il n'y tienne plus, ou que je n'en veuille plus...
Alors, sans remord, je passerai à un autre...
Et vous ?
Comment avec vos sacs vous comportez vous ?...
Il reste deux pions sur l'échiquier
Deux pions à positionner
La reine n'est plus couleur de mariée
Elle s'est enfuie au bras d'un cavalier.
Le roi, tête en noir dans le flou,
Triste à en devenir fou
Dans sa tour s'est muré.
Mat. Il sait la partie terminée.
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Photo par Philippe |
Toi seule
Fais
Les blés
A l'heure de la rosée
Délicatement
Chiffonnée.Et...
L'ardeur fragile
Au revers épinglée
En vermillon
Je trônais à l'arrière, je l'écoutais s'essouffler d'efforts et de mots d'amour, de promesses verdoyantes et de chants d'oiseaux...
Elle m'a appris à rêver, puis, elle a commencé à pédaler un peu moins vite, à rêver moins loin.
Elle me disait qu'il fallait faire vivre mes rêves comme elle l'avait fait pour le sien, et parfois se résoudre à les laisser s'envoler.
Un jour, au petit matin elle a fermé les yeux, ouvert délicatement sa main, et lâché la mienne.
J'ai alors compris que j'avais été son rêve à elle.