lundi 30 mai 2011

"En sortant de l'école nous avons rencontré"...

Je te déposais ce matin là, et je l'ai vu.
Elle, elle et sa douleur.
Elle, désemparée dans un monde qui n'en voulait plus.
Elle, digne et aimante.
Elle, souriante et sans espoir
Ça me crevait les yeux.
Elle semblait tout porter à bout de bras, comme tenue par un fil sur le point de lâcher.
Elle débordait d'amour pour cet enfant, bien coiffé, bien propre, dans ce pantalon bien trop petit, dans ce pull bien trop usé. Je baissais les yeux et apercevais des chaussures éculées qui laissaient dépasser un bout d'orteil de 5 années ...

Elle le conduisait à l'école, ils venaient de traverser Paris depuis le foyer où ils avaient dormi la veille, pour aller à l'école...

Je l'ai entendu lui dire de bien travailler, de bien écouter sa maitresse, de bien profiter de son repas de midi et de ne pas oublier de reprendre du pain pour le soir.
Il a dit : "oui Maman"
Elle a dit : "à plus tard,  je serai là à 4h mon amour ..."

Moi, j'ai peur et j'avoue ne pas savoir :
combien de temps encore elle tiendra debout,
combien de temps encore elle sera au rendez vous ...
















8 commentaires:

  1. Aîe, aîe aîe...Quand nous on rêve de champagne ? y'a des gosses qui n'ont pas à bouffer...Ca me troue !!!Alma

    RépondreSupprimer
  2. J'ai le souvenir d'une valise, pas bien belle, en carton bouilli probablement. Je l'ai ouverte sur du petit linge d'enfant, bien rangé par catégorie, petits slips usés, oui, mais propres et raccommodés, plusieurs pyjamas, usés, mais raccommodés, plusieurs chemises de corps, usées mais raccommodées. Et tout l'amour de la maman se retrouvait là. Elle avait tout prévu pour que, pendant la durée de la colonie, la monitrice puisse résoudre les petits incidents du quotidien de ces petits. Je retrouvai toute la prévoyance et l'amour de cette maman. Ce que certains enfants, nettement plus aisés, plus à l'aise n'avaient pas dans leur petite valise, quasiment vide. Qu'y a-t-il dans une valise ? Tout l'amour d'une mère ou son désintérêt...Et bien des fois j'en ai pleuré...

    RépondreSupprimer
  3. C'est si vrai. Il y a des enfants à qui on donne la soupe dès le matin car ils n'ont rien dans le ventre et à l'école leur sera offert leur seul et unique repas de la journée. Et d'autres qui peuvent se rendre à l'école car, leurs habits mouillés, ils n'ont pas de change...Il y a ... Ce billet me fait penser à un passage du film "ça commence aujourd'hui"

    RépondreSupprimer
  4. Poignant. Moi aussi je voudrais qu'elle ne lache pas la main.

    RépondreSupprimer
  5. Ca fait mal comme tu racontes bien...

    RépondreSupprimer
  6. A la sortie de l'école, risquent de les attendre des sortes de forces sorties d'on ne sait quelle école de police, pour arrêter, leur offrir un charter et ainsi augmenter les statistiques du ministère de l’intérieur, là où il est veillé à ce que les Français se sentent un peu plus chez eux!

    RépondreSupprimer
  7. Comme je voudrais savoir la suite, mais seulement si ça fini bien...Ils le méritent tant tous les deux :-))

    RépondreSupprimer

Des battements d'ailes de vous à moi ...

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...