jeudi 26 mai 2011

La tectonique des vies où dérivent les sentiments ...




M'éveillant un beau matin aux côtés d'un volcan éteint, ronflant, sans activité, je m'interrogeais sur l'absence de secousses sismiques dans ma chambre et remontais mentalement à la Pangée de nos sentiments.

C'était la période où nous ne formions qu'un bloc soudé dérivant ensemble sans failles intérieures, sous nos manteaux bouillonnaient nos sangs de lave, nous débordions d'activités, sans cesse en mouvement.

Mais les saisons se succédaient fissurant la croûte de nos vies au fil de nos évolutions à grands coups de révolutions.

Nous nous heurtions, entrions en collisions et inéluctablement dérivions.

Nous façonnions, de ci de là,  entre nous, de petites collines d'indifférence, des vallées de solitude et des flaques de larmes. Elles nous séparaient doucement  jusqu'à devenir de gigantesques montagnes de froideur, des canyons d'isolement, et des océans de chagrins salés.

Nous commencions peu à peu à connaître une période glaciaire et n'échappions pas à  l'Eros érosion aux changements d'atmosphère...

Et l'amour volcanique devint de glace.

Dans cette dérive des sentiments nous bâtissions chacun de nouveaux mondes, distants, de nouveaux environnements, usant nos dernières ressources pour rapprocher une fois encore les pôles opposés.

Mais nous n'étions juste pas fait pour le développement durable(...)









8 commentaires:

  1. L'indifférence...elle vous tue à petit feu disait Bécaud dans une chanson magnifique.."L'indifférence, des vallées de solitudes et des flaques de larmes. nous séparaient doucement..."dis tu avec bon sens. On vit dans un monde qui se déshumanise, et tristement ce programme se développe...LE chacun pour soi ou le "moi" d'abord deviennent des bases d'équilibre de vie...Il faut soigner son égo...on a souvent entendu : "on récolte ce que l'on sème..."moi je pense "ce que l'on s'aime"...mais ça ne marche pas toujours...cela ne fait rien, c'est ce que je préfère...:)) Je te souhaite un joli dimanche

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  2. Ce bloc que nous avons dû être et ses innombrables heureuses scissions

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  3. Et comment retrouver la source fraîche des premiers matins?..

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  4. Inéluctable dérives géographiques ! Mais connaître ces émois, quel programme !

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  5. Je suis navrée pour les conséquences climatiques de cette évolution mais là où dérivent les sentiments vous a emmené vers un très bon texte !

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  6. Effectivement, ça valait le coup de se pencher sur cette stratigraphie sentimentale, très beau texte, une version longue de "2012"sentimental, une tectonique des sentiments et des temps humains. Rien ne se créé, tous se transforme, l'éros(ion) ramène les poussières aux sédiments pour un paysage en imperceptible changement.

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  7. L'atmosphère excitante des corps, l'un contre l'autre.

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  8. Un humour noir perceptible en fin de texte sous les cendres du volcan éteint. Il n'y a pas pire que ces cendres ne se rappelant plus les braises des débuts. L'usure : tout s'use. Simple constat. Comment contourner l'usure ? Le développement durable, dans ce cas, n'est-il que concept?

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Des battements d'ailes de vous à moi ...

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