lundi 23 janvier 2012

Au pays des gouttes d'eau...

Texte à quatre mains écrit avec CharlesMerci Charles d'être venu me tirer par les mots pour m'obliger à reprendre mon stylo...


 



Elle regardait les gouttes d'eau glisser inlassablement sur la vitre.
De ce regard insaisissable, tourné vers l’intérieur. Rêveuse.
La musique semblait rythmer les dodelinements de sa tête. Tantôt doux et lents, et de gauche à droite. Tantôt un peu plus vifs, et d'avant en arrière.
Les kilomètres défilaient, mornes. Je ne pensais à rien. Qu'à fuir cette ligne d'horizon bleue. Abandonner nos lieux gris et urbains. Retrouver notre havre vert et blanc.
Elle était fatiguée.
Ces derniers jours de travail l'avaient vraiment épuisée.
Elle ne pouvait plus lutter. J'aimais quand elle était ainsi. Abandonnée, sans défense. Mais toujours reliée à moi par sa main posée sur ma jambe.
J'ai vu que doucement elle se laissait glisser. Comme chaque soir lorsqu'elle s'envolait. Pure comme un petit enfant.
Elle était partie dans un rêve pour oublier.
Et moi je la regardais parfois, immobile et souriante, sans me douter de ce qui se tramait.
La règle était simple entre nous,
Nos pensées étaient libres, aucune promesse
Juste partager emmêler et dénouer des mots, comme nous le faisions autrement. Sans mots.
Inventer, fabriquer ériger des rêves
Les écrire sans cesse pour les prolonger
Je lui ai alors créé une terre pleine d'inconnus.
Pour y faire pousser des histoires saugrenues.
Une terre sans limites et frontières.
Le pays des gouttes d'eau, là où glissent du ciel
Des étoiles en ruisseau...
Une terre où elle peut venir se poser
Lorsqu'elle est à bout de réalité
Je l'ai laissée courir dans son onirique fuite
Et moi je conduisais... heureux et confiant.
Nous sommes enfin arrivés au petit chalet.
A la nuit tombée.
Sous une pluie battante.
Je l'ai portée sur le lit.
Le feu crépitait dans la cheminée. Comme à chaque fois nos voisins avaient bien fait les choses. Réchauffé la maison. Préparé la table.
Elle dormait toujours.
Rien n'avait changé.
Sauf que,
Elle a pris ma main et je l'ai rejointe.
En un plongeon vif.
Tout habillé.
Dans mon rêve à quatre mains,
Dans son rêve ou dans le mien, je ne sais plus très bien
Mais nous rêvions ensemble 
Nos deux esprits soudés en une pensée, liés.







9 commentaires:

  1. le 3e Concerto brandebourgeois de Bach
    retranscription pour piano à 4 mains...

    http://www.youtube.com/watch?v=xzHPJ0UnU18

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  2. Allo, ici la terre à terre !
    Serait il possible d'avoir des couleurs différentes pour ce qui est à l'un ou à l'autre ?
    En tout cas j'aime ce concept et j'aime le résultat.

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  3. Il a eu une très bonne idée Charles...
    Goutte après goutte j' ai aimé leur beau voyage ...:-))
    Bisous à toi , belle endormie

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  4. Tant que la communion d'âme est là, qu'importe ce que devient la goutte d'eau.. Bisous ♥

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  5. Entre la réalité endormie et le rêve éveillé.
    Dans l'absolu j'ai une préférence pour le rêve éveillé ;-)

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  6. merci à toi pour cette belle invitation et ce partage.

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  7. Une jolie communion de mots et de pensées.
    Merci à vous deux pour ce joli rêve éveillé.

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  8. J'ai fini la lecture sur la pointe des pieds, tant je voulais voir par le fenestrou... attirée par les mots !

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  9. Je suis venue sur la pointe des pieds d'abord, pour ne pas déranger ce bel ordonnancement des mots et puis était-ce vous, était-ce moi, le soir a fondu doucement au bout de la dernière ligne pour ne plus faire qu'un sur la partition du rêve.
    Très beau texte.

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Des battements d'ailes de vous à moi ...

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