vendredi 10 juin 2011

Le prof de maths ...



Il entrait dans la salle de cours du haut de sa petite quarantaine années en mâle dominant.
Il avançait au pas, tel un étalon reproducteur avec performance et pedigree clairement affichés.

Professeur de mathématiques de sont état, il avait la démarche fière et assurée. Il émanait de son être une virilité hors du commun qui mettait ses élèves en émoi. Il empestait la testostérone à plein nez, ça suintait de sa personne, ça sortait de son col de chemise par le biais de quelques poils qu'il laissait dépasser.
Il était dans tous les rêves érotiques,  le fantasme vivant des classes de premières et terminales.

Sa tête était mise à prix, il était la proie, la cible désignée, de cette horde de jeunes femmes prêtes à tout pour l'épingler à leurs tableaux de chasse.


Son auditoire masculin, encore un peu boutonneux et à la recherche d'une identité, prenait une grande claque dès que ce lion passait la porte. Pas même le plus rebelle des garçons, ne se sentait de taille à le défier ni même ouvrir un début d'hostilité. Ils lui accordaient unanimement ce pouvoir charismatique des êtres supérieurs. Ils l'enviaient et le jalousaient tous en silence, et ils s'espéraient en devenir à son image. 

Son auditoire féminin, qui ne l'écoutait pas d'ailleurs, se rêvait déjà dans quelques positions et situation bien moins mathématiques que l'aurait voulu la Trigonométrie. Leurs esprits prenaient la "tangente", ouvraient des "angles", et "dérivées" sans  "limite " vers  des "mouvements harmoniques simples", ou "circulaires uniformes". Le Pythagore en chef se retrouvait "triangulé", prisonnier de "cercles conscrits" grâce à des "plans complexes".

Elles redoublaient d'efforts et de stratagèmes pour s'approcher au plus près de ce scientifique du cycle secondaire.

Bien entendu, la chair étant faible, et la jeunesse appétissante et convaincante, il finit par se retrouver, dans cette petite chambre, où la plus douée de toutes, le déshabilla avec la fougue et de ses 18 ans.

La victorieuse le regardait, lui, debout au pied du lit, habillé comme un ver, bras ballants, un peu gauche, et hésitant,  son sourire ravageur remplacé par un petit rictus gêné.

Elle s'aperçut consternée qu'elle l'impressionnait.

C'est à cette seconde précise, qu'il perdit définitivement, sa place de grand champion et sa belle réputation...

Elle ne retint de cette après midi, que le souvenir d'une déception "exponentielle",  et une leçon : Il en va, des professeurs comme des mathématiques il ne faut jamais séparer la partie "réelle" et la partie "imaginaire" de la "fonction".






19 commentaires:

  1. Ah, on n'a pas eu le même, c'est certain...
    Nous, nous comptions les tâches de vin et de graisse sur sa blouse qui n'en avait plus que le nom... Nous défilant des postillons et de l'odeur corporelle... Je n'ai jamais autant ri qu'à ces cours, et j'obtins un demi-point tant j'étais nulle et encore plus nulle avec lui. Mais il avait récompensé les pages de formules déclinées à toutes les sauces... Jamais tant ri...

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  2. Je me régale sur ce blog. J'ai d'autres choses à faire pourtant mais je n'arrive pas à m'en détacher. Beaucoup de vos textes me parlent très fort. Celui ci aussi, la confrontation du fantasme et du réel. Me rappelle des souvenirs :)

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  3. Excellent !!! Bravo c'est étrange je ne me souviens que des profs de math du lycée en 1ere ( un baba brouillon fumeur de pétards, ch'suis sure!!!) et en term (un mec plutôt bien et très bon prof); De toutes les façons, j'adorais le matière!!!!

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  4. Rien à voir avec mon prof ! je suis sûre qu'avec un tel prof, je me serai donné corps et âme à la matière !! j'ai adoré ton billet !!

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  5. Savoureux ! très drôle...les maths ça mène a tout c'est bien connu...j'adore la chute de l'idole dans son plus simple appareil : irrésistible !

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  6. "Le Pythagore en chef se retrouvait triangulé, prisonnier de cercles conscrits grâce à des plans complexes"... rhooo c'est bien !!!! un régal ce texte et puis...oui absolument, laisser au fantasme sa fonction!

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  7. C'est trop bon. Echeque et math...ou mat?...Echec c'est certain... Je le prends comme i-une invitation à la lecture pour dimanche prochain. A bientôt

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  8. Très joli ça et bien écrit!

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  9. Les maths c'est déjà chiant mais en plus avec un étalon reproducteur poilu ....c'est un sacré programme!

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  10. Tiens ça me rappelle quand j'étais légèrement boutonneux, la raie engorgée, les maths, je ne pigeais que dalle comme les autres matières sauf l'histoire et la géo. Plaisir à lire ton texte dans une autre géographie.

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  11. Tu es vraiment trop douée...tellement on s'y croit..:-))
    Encore un petit court métrage comme je les aime chez toi...
    Bisous France

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  12. Fantasme où réalité ici ? J'ai vécu un cauchemar avec une prof de maths qui a failli me tuer, j'avais raconté l'histoire sur mon blog et je ne regrette pas, cela m'a fait du bien...
    Un régal de vous lire, c'est curieux on y trouve toujours un petit peu de soi !
    Merci !!!!

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  13. Bonjour,

    Vous êtes cordialement invité à visiter mon blog.

    Description : Mon Blog(fermaton.over-blog.com), présente le développement mathématique de la conscience humaine.

    La Page No-25, THÉORÈME DE L'ÂME

    LES MATHÉMATIQUES DE L'INSTANT PRÉSENT!

    Cordialement

    Clovis Simard

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  14. Formidable billet, qui me rappelle celui de Pakita avec un professeur de philosophie, sans la déception exponentielle dont le concept reste circonscrit aux mathématiques :)

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  15. Ainsi lorsque le prof est trop sexy, on finit par ne plus savoir compter ou peut être au contraire finit-on par ne faire que compter les heures qui nous séparent du prochain cours "rince-oeil" de l'Appolon en pantalon ?... Vers vous tous des nuées de pensées sans compter !

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  16. LES MATHS LES PLUS VRAIES PASSENT PAR NOS TRIPES ?

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  17. J'ai lu vos commentaires tous plus charmants les uns que les autres; mais chose étrange, aucun n'a parlé de l'exo corrigé sur les nombres complexes qui ouvre l'histoire! Je comprends, notre ami vous a mis sens - c'est le cas de le dire - dessus dessous.
    Il est vrai aussi que je suis un ancien prof

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Des battements d'ailes de vous à moi ...

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