 |
| Photo by Lee Miller |
Elle est allongée sur le sol froid du salon.
Aujourd'hui c'était le coup de trop.
Il n'a même pas encore compris qu'elle ne se relèvera plus.
Télécommande de la télévision en main, bien installé dans le canapé, il continue
d’attendre son café...
Elle se libère de lui, lentement, au rythme où coule cette
blessure à la tête...
Elle pense...
Elle pense qu'elle avait vraiment mal rincé la salade ce soir,
qu'il est vrai qu'il restait un pépin sur la tranche de melon.
Elle pense, qu'elle aurait dû frotter plus fort cette tache de vin sur la nappe, qu'elle n'aurait pas dû casser ce verre à moutarde...
Elle pense qu'elle est encore plus idiote et maladroite depuis qu'il lui avait brisé les doigts parce qu'elle avait joué Chopin...
C'était tellement stupide d'avoir joué Chopin un soir de match...
Elle meurt et elle a peur...
Elle a très peur, parce que l'enfer l'attend...
Il lui a répété tous les jours, et elle le croit.
Elle est méchante.
Elle est mauvaise.
Elle ne sait rien faire de bien.
Elle le met toujours en colère.
Elle n'est pas fichue de faire un enfant. Elle n'est pas assez bonne mère pour les protéger lorsqu'ils poussent dans son ventre...
Elle en est sûre, elle mérite tout ce qui lui arrive.
Elle pose son regard apeuré sur lui, et des yeux, une dernière fois, elle demande pardon...
Il ne la regarde pas...
Elle se demande si le diable aimera Chopin...
D'autre part je rappelle que "les droits élémentaires à la vie et à la dignité, lorsqu’ils sont bafoués, se heurtent encore tout particulièrement quand il s’agit des femmes, aux fanatismes les plus rétrogrades.
Il est urgent de prendre conscience que renoncer à toute forme de violence contre les femmes à travers le monde, c’est tout simplement travailler à l’approfondissement et à la consolidation de la Démocratie, de la liberté et au progrès des Droits humains".
Brrr, lugubre situation. Quand la médiocrité a besoin de bouc émissaire. Quant l'imparfait exige une perfection dont il n'est pas capable pour se cacher ses propres limites... alors on se dit qu'on ne devrait jamais accepter de jouer le rôle d'un paillasson, jamais ...
RépondreSupprimeren tout cas au paradis il n'y a pas foot... et si jamais il y en a : je joue du Chopin, na !
RépondreSupprimerC'est cher payé mais enfin, jouer du Chopin pendant un match de foot aussi ! Ne jamais provoquer les cons ! Superbe texte ! Une scène comme si on y était ... mais sans moi ! :)
RépondreSupprimerNe tirez pas sur le pianiste le piano est déjà mort !
RépondreSupprimerLe diable aime Chopin, sans aucun doute. Pour chaque femme se cache un prédateur, à elle de le démasquer et de fuir avant qu'il ne soit trop tard. Solidarité pour les femmes, mes sœurs.
RépondreSupprimerIl parait qu'il faut atteindre le niveau dix avant de prendre la fuite. Hélas certaines meurent avant sous les coups. Mais les mots eux aussi font mal. Tellement mal que les blessés ne s'en remettent pas toujours. Hélas. Merci pour ton cri.
RépondreSupprimerLa "chosification" de la femme; que de vies chiffonnées, bafouées. Et la lutte n'est jamais finie. J'entendais aujourd'hui qu'au contraire, les droits et la reconnaissance de la femme reculent. Et les enfants victimes, qui assistent à cela et ne s'en remettent jamais de leur vie qui ont l'angoisse collée à la peau... Bah! Ce sont des attitudes qui font mal à l'Humain. C'est dur, parfois 50 ans après, c'est encore dur.
RépondreSupprimerWaouhhh, ils sont pas non plus tous des Diables qui aiment Chopin, heureusement. Cette photo est aussi forte que la vidéo, carrément gore Bravo à toi, encore
RépondreSupprimerDans ma vie, j'ai eu malheureusement, l'occasion par deux fois d'aider des femmes battues par leur compagnon. Violence physique visible. Mais il y a celle qui est invisible, et j'ai parmi mes amies, un qui subit cette violence morale et mentale, et rien ne se voit en société. Et pourtant, elle est tout aussi violente... Mais il n'est pas né celui que me touchera ainsi...car... Lou
RépondreSupprimerLa violence est partout sur nos écrans. Et quand elle s'invite dans l'intime, c'est toujours la même.
RépondreSupprimerTon texte décrit bien cette sorte de relations.Les femmes et les enfants peuvent être les victimes de personnes malades et dangereuses parce qu'elles sont plus faibles physiquement ou blessées déjà en leur for intérieur et fragiles.
Il y aura toujours de la violence. Soyons vigilants.
Merci de ton passage. fifi
Mais c'est un vrai salaud....Hélas il y en a plein comme lui!
RépondreSupprimer